- Paraît chaque dimanche à 8 heures tapantes, méridien de Paris -

dimanche 14 juillet 2013

troïka, sitar et trèfle





In Italy for 30 years under the Borgias they had warfare, terror, murder, and bloodshed, 
but they produced Michelangelo, Leonardo da Vinci, and the Renaissance. 
In Switzerland they had brotherly love - they had 500 years of democracy and peace, 
and what did that produce? 
The cuckoo clock.

Harry Lime, in The Third Man, Carol Reed, 1949

(En Italie, pendant 30 ans sous les Borgia, ça n'a été que guerre, terreur, meurtres, effusions de sang, mais ça a donné Michel-Ange, Leonard de Vinci, et la Renaissance. 
En Suisse, c'était l'amour fraternel - 500 ans de démocratie et de paix,
et qu'est-ce que ça a donné?
Le coucou!)



The Third Man
Sur la grande roue, au Prater de Vienne…


Et je ne peux m'empêcher de vous donner encore un petit extrait du film:


La scène où apparaît pour la première fois
Harry Lime

Un rayon de lumière sur le visage d'Orson Welles, et plus rien d'autre n'existe… !

Orson Welles a marqué ce film - et ses spectateurs, surtout -, au point que souvent encore on pense qu'il est de lui ! Ou qu'il détient le premier rôle.

Alors qu'il n'y apparaît probablement pas plus de 10 minutes…



Bonjour à toutes et tous !


En ce dimanche, troisième épisode dans notre saga sur les nombres.

Et c'est curieux, j'ai l'impression que vous savez déjà de quoi il va s'agir ??

Eh oui, gagné ! Aujourd'hui, trois !



Trois nous arrive du latin trēs, de même sens.
Et le latin trēs est évidemment basé sur une racine proto-indo-européenne:

*trei- ("trois")


Décliné du latin trēs: triumvirat, par exemple…

Le premier Triumvirat : Pompée, Crassus, César

Et basé sur la même racine proto-indo-européenne *trei-, mais cette fois par le germanique *thrijiz : l'anglais three (trois).


Une forme au degré zéro de la racine *trei-, *tri-, est à l'origine de quelques autres mots…

Ainsi suivie du suffixe *tyo-, elle a donné l'anglais third (troisième), en passant par le germanique *thridja- (troisième), puis par le vieil anglais thrid(d)a.

Mais par le vieux norois - oui, je sais, ça faisait longtemps - thridhi (également troisième), la racine est devenue l'anglais riding.

Alors, pas le riding relatif aux chevaux, à l'équitation ("monter à cheval, "équitation").
Non non: l'autre riding, celui correspondant à une juridiction administrative, sorte de district électoral, originellement instituée dans les pays scandinaves. Et qui existe encore au Canada par exemple...

Il s'agissait de la tierce partie d'une région, cette dernière pouvant être assimilée à un comté.
Il y en avait donc théoriquement, si vous comptez bien, trois par région / comté.

En Angleterre, l'ancien comté du Yorkshire - please, pas "Yorkshayeure" comme les journalistes de la RTBF se complaisent à le prononcer, mais bien "yoorksheu" - comptait ainsi trois ridings :
North, West and East.

Lindsey, l'une des "parts" (subdivisions) du Lincolnshire (-cheu, pas -chaïeure, hein!) avait également ses ridings, dans son cas les North, West et South ridings.

Les Yorkshire ridings

Le mot originel, en vieil anglais, était *þriðing ou *þriding.

Cette drôle de lettre au début du mot c'est un thorn, propre aux alphabets en vieil anglais, gothique, vieux norois ou encore islandais. Il correspond, vous vous en doutez, à un "th" anglais.


Thorn, pas Torn, enfin!

Ci-dessus, la plus belle version que je connaisse de cette
chanson,
avec Natalie Imbruglia et le mime David Armand.
Eh oui, only in the UK !!


Alors, je soupçonne la question…! Mais comment est-on passé de thriding à riding ???
Eh bien les mots se sont mangés

Le "th" initial de thriding s'est fait absorbé par le "th" ou "t" final des mots North, South, East ou West, qui le précédaient normalement dans la phrase !


Continuons...

Le proto-indo-européen *tri- se retrouve dans le latin tertius, troisième.
A qui nous devons, en retour, tertiaire, ou tierce.

Accord de tierce

Et la forme *tri-, combinée à d'autres, a encore donné, par le latin tri- (trois): trio, ou triple

Ou même… tribu !!

Notre français "tribu" renverrait - on n'est pas très sûr de son origine précise - au latin tribus, à l'ombrien trifú ou à leur équivalent grec phulè (ϕυλ́η), termes qui appartiennent au vocabulaire le plus ancien des institutions indo-européennes.

D'après Benveniste, dans leur couche la plus ancienne, ils décrivent une forme spécifique d'organisation sociale et politique qui existait dans toutes ces sociétés: une tribu indo-européenne était la forme d'organisation sociale et politique la plus vaste qui existait avant l'apparition de la cité-État.

La tribu regroupait elle-même des unités sociales élémentaires, de plus petite taille, la phratria (ϕρατρ́ιa) et le génos (γ́εuov) chez les Grecs, la curia et la gens chez les Latins.

Toujours selon Benveniste, l'ombrien trifú pourrait dériver d'une combinaison des racines proto-indo-européennes *tri- et *bhu- où le second élément s'apparente au "phu-" du grec "phulè", une subdivision en trois parties de la polis grecque (les "phulai").

Le tribut, provenant du latin tributum, supin de tribuo, c'était à l'origine l'impôt, la taxe, la contribution, à partager ... entre les tribus...

Être tributaire, c'est, avant d'"être dépendant de", payer tribut, participer par sa contribution de contribuable...


Un autre cas plus qu'intéressant est celui de la forme composée proto-indo-européenne *tri-st-i-.
Vous reconnaissez ici le *st- (*stā-) de "station", ou même de solstice, qui évoque littéralement la station, la station debout.

*tri-st-i-, c'était la troisième personne debout, là; entendez "présente", qui assiste à l'action.
Un témoin, quoi, qui ne prend pas part à l'action, mais qui y assiste concrètement.
Ce qui m'arrange particulièrement bien.

Car *tri-st-i- se retrouve dans le latin testis : le témoin.

Testimonium, c'était le témoignage. Le devoir, le statut légal d'un témoin.
Sur quoi nous avons créé le français "témoin", via l'ancienne forme tesmoing.

Mais nous devons aussi à testis ...
  • testament (du latin testamentum, de testor ("témoigner") avec le suffixe -mentum.
Wikipedia nous explique qu'avant que l'écriture ne soit inventée ou ne se généralise, le testament se faisait de vive voix ; à Rome, devant cinq témoins et un libripens (sorte de "notaire assermenté").
C’est à cet usage que se rapporte le mot testamentum, littéralement "la prise à témoin".

Ou encore...
  • attester, testifier

Mais aussi…
  • Contester !
C'est étymologiquement mettre en discussion ce que quelqu’un revendique, en prenant quelqu'un à témoin.
Contester nous vient du latin contestari ("prendre à témoin"), composé de con- et testis ("témoin"). 
  • Protester !
Qui provient lui du latin protestari: protester, déclarer haut et fort, attester, témoigner devant quelqu’un.
  • Détester, enfin. 
Détester, c'était au sens premier maudire publiquement en prenant quelqu'un à témoin

C'est enfin toujours la forme *tri- qui a donné "trois" en persan : si (retranscrit parfois sih), que l'on retrouve dans l'hindi sitar, qui signifie littéralement "trois cordes".
(je vous laisse deviner ce que "tar" signifie).

- Mais?? Un sitar ça a plein de cordes!!
- Mais oui, on trouve des sitars de 6 à 20 cordes.

Sitar

Mais la toute première version, calquée sur un instrument perse, possédait bien trois cordes.
On y rajouta une quatrième corde au XVIIIème siècle, et puis au XIXème on y encorda les fameuses tarafs, cordes particulières dont on ne joue pas mais qui résonnent par sympathie, et qui donnent ce son si particulier à l'instrument.

C'est pas de si tôt qu'en matière de sitar, j'oublierai de citer Ravi Shankar, ou sa fille Anoushka



Les deux pour le prix d'un...


Anoushka Shankar
Galbe, plastique, esthétique et proportions
parfaits, ce sitar

Et attention, ne confondons pas le sitar et la cithare, que vous avez entendue sur la musique de la bande originale de "The Third Man", interprétée par Anton Karas (le très beau et plus que célèbre "Harry Lime Theme").

Cithare


C'est Anton Karas qui joue ici lui-même le thème si
reconnaissable...


Et c'est toujours sur *tris-, mais cette fois dans le sens "trois fois", que nous avons basé "ter" ou même le surnom d'Hermès: Trisgémiste : le trois fois grand…!

C'est enfin sous une forme suffixée en -no: *tris-no-, que  *trei-, ou précisément *tri- est devenue Trinité, via le latin trīnī : "au nombre de trois".

Trinity


C'est une forme au degré o de *trei-, flanquée du suffixe -o: *troy-o-, qui a quant à elle permis de créer le russe тройка : troïka !
L'attelage à trois chevaux…

Troïka


Un petit coup de sanskrit? Ca ne se refuse pas, allons!

Vous connaissez peut-être la trimurti, la triade (ben oui, triade descend aussi de *tri-) hindouiste des dieux:

Brahma le créateur, Vishnou le conservateur, et Shiva le destructeur.

Il s'agit des trois manifestations les plus élevées de la réalité ultime.
Cette triade dont le nom sanskrit est त्रिमूर्तिः trimūrti, désigne littéralement les "trois formes".

Trimurti

Allez, pour terminer, quelques petits mots dont vous ne soupçonneriez la parenté avec "trois"…

Un trèfle ne peut avoir que trois feuilles. Désolé, un trèfle à quatre feuilles n'est pas un trèfle.

Le mot trèfle nous vient (on n'est pas trop sûr) soit du grec ancien τρίφυλος, triphylos ("qui a trois feuilles"), soit du latin trifolium ("qui a trois feuilles", trèfle).

Trèfle


La trémie !

Une trémie, c'est ce grand entonnoir destiné à stocker puis à verser une matière pondéreuse (grain, sable…) par gravitation.

Trémie provient du latin trimodium ("vase contenant trois muids").

- Des muids ?? Mais c'est pas possible, ça, mon gars, tu les inventes à la volée ou quoi ?!
- Mais non !

Le muid, du latin modius ou modium, est en fait une ancienne mesure de capacité pour les grains et autres matières sèches et ainsi que pour les liquides.

Trémie

Treillis:
De l’ancien français treliz ("tissé à mailles", "tissu fait de mailles"), du latin trilicius, dérivé de trilīx ("tissé de trois fils").

Pantalon treillis.
Pour dames belles et rebelles.
(ou moches et remoches, ça marche aussi)


Trivial :

Emprunté par Rabelais au latin trivialis, de trivium ("carrefour de trois voies").

Ce bon Antoine Furetière (1619-1688), réputé pour la brièveté des titres de ses ouvrages, mentionne dans son Dictionnaire universel contenant généralement tous les mots françois, tant vieux que modernes, et les termes de toutes les sciences et des arts l’adjectif triviaire ("où aboutissent trois chemins").

Antoine Furetière


Il désigne jusqu’au XIXe siècle une chose commune, banale, sans connotation péjorative, puis prend son sens moderne - en français du moins - de "grossier", qui existait en fait déjà en latin.


Trivial Pursuit


Enfin, travail !

Ici, comme parfois, deux options pour son étymologie ; à vous de choisir, même si la première est clairement la plus plausible…

"Travail" vient du latin tripalium, le tripalium étant un instrument d'immobilisation et de torture à trois pieux utilisé par les Romains pour punir les esclaves rebelles.
Le principe en était assez simple: on y attachait le supplicié, et on y mettait le feu. Fantastique…

Derrière tripalium, on retrouve *trei- et la racine *pag- déjà aperçue dans Guerre et Paix. Et saucisse : elle est aussi à l'origine de paix. Elle correspond à l'idée d'attacher, d'enfoncer un pieux...

Tripalium


L'autre version (qui, malgré tout, me plaît beaucoup, je l'avoue, même si je ne peux y souscrire) :

"Travail" n'aurait pas vraiment de rapport avec trois, mais descendrait plutôt d'une racine proto-indo-européenne désormais perdue, ou en tout cas non encore identifiée, basée sur le couple de lettres "r" et "b" (ou "v").
L'intérêt de cette théorie "R-B(V)", c'est qu'elle permet de retrouver une seule racine à l'origine de certaines des (très) différentes appellations du travail selon les langues…

Elle pourrait ainsi être à l'origine ...
  • du latin laBoR
  • de l'allemand aRBei(t)
  • du russe RaBo(t) (PS: le terme robot nous arrive du slave, inventé par l’écrivain tchécoslovaque Karel Čapek dans sa pièce de théâtre R. U. R. (Rossum's Universal Robots) en 1920.)
  • de l'espagnol (t)RaBajo
  • du français (t)RaVail
  • du letton (d)aRBs
  • ...
Karel Čapek

Et puis,

Travail / travée / entraver...

travail vient peut-être du travail, l'instrument permettant d'entraver un cheval pour le ferrer.
Instrument constitué d'un assemblage de poutres massives.
Ou bien les deux acceptions du terme partagent-elles plutôt une même ascendance ?

L'origine du mot pourrait peut-être bien se trouver dans la poutre, ou l'entrave...
Entravar, en ancien provençal, c'était mettre une poutre...
Du latin trabes: poutre.

Nous parlons d'ailleurs encore de travée en architecture :
Une travée est une ouverture, un espace construit ou un élément de construction délimité par deux supports verticaux constituant les points d'appuis principaux ou les pièces maîtresses d'une construction (piliers, colonnes, arcs, fermes, poutres etc).

Mais bon, comment alors établir le lien entre poutre et travail (dans le sens boulot, job, poste)... ???

Une proposition, qui vaut ce qu'elle vaut: il y avait ces entraves que l'on appliquait aux animaux de trait comme le joug ou le collier d'attelage pour les faire travailler...

L'entrave serait ainsi naturellement devenue la marque, la représentation du travail auquel ces animaux (ou esclaves) étaient soumis...
D'ailleurs, ne parlons-nous pas de s'atteler au travail ?


Travail à ferrer
Cheval de trait muni d'un collier d'attelage

Boeufs sous le joug


Ce qui est sûr, en revanche, c'est que l'anglais travel (le voyage) descend du français travail !

Alors, étymologiquement, dans le meilleur des cas, pour nos amis d'outre-Manche, voyager c'est un sacré boulot, et dans le pire des cas, une véritable torture






Bon dimanche à toutes et tous!
Et à dimanche prochain…






Frédéric

3 commentaires:

LeScrat a dit…

Ah mais Nom de Djhire ! (prononcer comme on nous l’a dit ;-)) Après cette magistrale explication des origines possibles du mot, qui osera encore dire que «le travail c’est la santé » ?
En tri-fouillant mes méninges voici quelques réflexions que je livre sans faire le tri :
- Tout se perd : le travail, sa valeur, même la racine du mot « est désormais perdue ». Contrissons-nous jusqu'à Pâques ou à la Trinité (c'est environ à cette date que nous travaillons "pour nous" et plus pour le SPF), pauvres con-tribuables que nous sommes !
- Mais la voilà l’explication ! C’est latin que parle ce *trist-e sire de FDB (pas Frédéric de Blondieau, hein, le présentateur du JT sur la RTBF) puisque à l’entendre ce qui vient après « 12 » (prononcer « douce ») c’est « trēs »
- « la polis » grecque est subdivisée en 3 parties alors qu’ailleurs elle a une forte propension à multiplier les agents par 3. Lorsqu’ils sont doubles, ça fait du monde..
- Le travail, c’est la somme des laborieuses heures que la parturiente passe (en étant payée tri-pette) à broyer les phalanges du futur papa pour donner naissance au petit d’homme, ou à des jumeaux ou même à des triplés
- Tiens en parlant de jumeaux, le trijumeau ça vous dit quelque chose ? Non ? N’en soyez pas tris-tes ! C’est le 5ème nerf (pas le 3ème, ni le 6ème, non pas de chance) qui vous offre les pires affres lorsqu’il s’enflamme
- Pour rester ds le médical, merci à notre Maître Blogger d’éclairer subtilement notre lanterne sur l’origine de certains noms de médocs anti-turista , comme « Imodium », (voir « muid » suffisamment explicite.)
- Testament n’est donc PAS synonyme de libertinage...Curieuse tout de même la présence de ce « ment » là où il s’agirait d’être honnête, une dernière fois
- Le mot « testicule » vient aussi de « testis » , non pas parce qu’ils vont par 3 bien sûr non, parce qu’ils sont les témoins de la virilité. Et rien à voir non plus avec l’italien « test-a di c.. »
- Les Anglais mangent leurs lettres (cfr.De Funes ds la Grande Vadrouille),et d’autres ne mâchent pas leurs mots. Sans cette … leiophagie « friding » (3ème district) serait resté « riding » (horse) et les Cavaliers de l’Apocalypse seraient au nombre de 3 et non de 4.
- Même dans un état second, le pluriel de « l ‘Etat, c’est moi » n’est pas « Le Tiers Etat, c’est nous »
- Pour rester sérieux et positivement trans-européen, notons que Celtes et Siciliens ont choisi un emblème à 3 branches (pas des racines), le Triskel et la Trinacria (du grec 3 pointes, caps). Les symboliques qu’ils recèlent sont nombreuses et toutes très séduisantes
Mais il se fait sitar, je cesse là mes tribu-lations. M’en retourne à mon tri-cot et vais m’offrir un petit travelling sur «Rencontre du 3éme type », en tout bien, tout honneur. Ainsi, comme le disaient Francis Blanche et Pierre Dac « Shiva, c’est la guerre et Vischnou ? La paix ! »
Bonne semaine!!
Ahahah, le système va bientôt me demander de prouver que je ne suis pas un ..Robot

ULAF a dit…

Bonjour, un très grand merci de vos explications sur le mot "travail". Vous dites avoir un préférence pour la 1re hypothèse. Mais, d'après un article paru ici : "Tripalium, une étymologie écran" ( https://blogs.mediapart.fr/jean-luce-morlie/blog/280911/tripalium-une-etymologie-ecran-archive ), votre 2e hypothèse serait préférable (même argument ici : https://jeanzin.fr/2007/03/21/changer-le-travail-changer-la-vie/).

Qu'en pensez-vous ?

Merci pour votre réponse et pour tous vos billets toujours passionnants !

Cordialement. FX Ledoux.

Frédéric Blondieau a dit…

Bonjour, FX Ledoux,

Il est vrai que faire remonter l'allemand Arbeit ou le tchèque robota à la racine PIE *orbh- (*h3erbh-) est parfaitement acceptable. C'était le grand Pokorny qui en avait émis l'idée, et c'est toujours la version que suivent les linguistes à l'heure actuelle.

Mais RIEN ne permet de la relier à notre "travail", hélas.
Le passage par "trepalium" est même proposé par Alain Rey. Alors, oser parler à son propos d'"étymologie populaire", moi, je ne m'y risquerais pas...

Comme Pierre Guiraud, je préfèrerais, pour "travail", un croisement entre trepalium et trabicula, la petite poutre, ce qui explique alors pourquoi le "travail" est aussi l'appareil à ferrer... (Mais je n'affirme rien...).

Bien à vous,
Frédéric